Des échauffourées ont éclaté jeudi dans le centre de l'Ukraine autour du sort d'une cathédrale disputée entre les partisans de la branche de l'Église orthodoxe soutenue par Kiev et celle soutenue par Moscou, symbole des divisions religieuses dans le pays en guerre.
Cette bagarre s'est déroulée à l'intérieur de la cathédrale Saint-Michel, l'une des plus grandes du pays, dirigée par un prêtre loyal à l'Église soutenue par Moscou, selon les médias ukrainiens.
En cause, l'arrivée dans cette cathédrale, située dans de la ville de Tcherkassy, d'un prêtre de l'armée ukrainienne qui a annoncé en se filmant le "retour" de cette paroisse dans le giron de l'Église ukrainienne indépendante fondée en 2018 pour lutter contre l'influence russe.
Vêtu d'une tenue de camouflage et se tenant aux côtés d'hommes en uniforme, cet ecclésiastique militaire, Volodymyr Ridny, a assuré que l'édifice serait transformé en "église de garnison" et en "centre d'éducation nationale et patriotique".
Cette irruption a poussé les paroissiens fidèles à la branche moscovite de l'Église ukrainienne à se barricader à l'intérieur de la cathédrale, ont rapporté les médias locaux.
"Nous ne céderons pas notre cathédrale", a déclaré le métropolite Feodossy, en charge des lieux, dans une vidéo où il se tient aux côtés d'un groupe de paroissiens à l'entrée du bâtiment.
Des violences ont ensuite éclaté, des personnes jetant des bancs et utilisant des extincteurs à l'intérieur de la cathédrale. Les prêtres de l'Église soutenue par Moscou ont finalement été écartés et une messe a été célébrée par des prêtres de l'Église ukrainienne indépendante.
Selon un infirmier cité par les médias locaux, 14 personnes ont été blessées dans ces échauffourées, dont 12 ont été hospitalisées.
L'Ukraine a interdit cet été l'Église orthodoxe ukrainienne dépendant du patriarcat de Moscou, l'accusant d'être sous influence russe, bien que celle-ci affirme avoir coupé les ponts avec la Russie après le début de l'invasion.
Les autorités ont multiplié les perquisitions et procédures judiciaires à l'encontre de cette branche, longtemps principale Église du pays mais en perte d'influence depuis plusieurs années, bien qu'elle conserve toujours des milliers de paroisses à travers l'Ukraine.
La Rédaction (avec AFP)